Wednesday, 10 February 2021 09:04

La Défense Européenne garante de l'Indépendance & de ses valeurs identitaires

Written by Antonio MENDES DA PAULA
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Pourquoi défendre son territoire, son économie, ses valeurs identitaires & son mode de vie ?

Au début de l'Humanité, l'Homme a créé la tribu familiale pour survenir à ses besoins primaires et se défendre vis à vis des animaux préhistoriques. L'Homme nomade a utilisé la violence dans sa pratique de la chasse afin de capturer sa nourriture nécessaire à sa survie dans un milieu hostile. En Europe, les dernières recherches attribuent une présence vers 1,2 million d'années. La migration est venue d'Afrique pour se répandre vers l'Europe et l'Asie. La présence des espèces Homo Sapiens et Homo Néandertal sont attestées entre 600.000 et 450.000 années. Les différentes espèces humaines se sont mélangées avec une dominante de l'espèce Homo Sapiens.

Du temps des tributs chasseurs-cueilleurs la pratique de la médiation de l'Homme avec les esprits des morts du clan, du gibier, de la nature est un trait dominant de ces tribus nomades. Les études entreprises ont permis d'établir la recherche d'une communication avec les esprits des animaux.

Au néolithique dans les premières sociétés primitives, les premières "religions primitives" ont recherché des réponses à travers l'existence d'idoles, aux cultes voués aux animaux, ... pour des questions liées à la mort. L'âme du défunt devait rejoindre le monde des ancêtres pour éviter qu'elle vienne porter atteinte au monde des vivants.

L'Homme nomade s'est installé dans les plaines fertiles sur le contour de la mer Méditerranée entre la Syrie et le delta du Nil vers 12.000 ans av. JC. L'agriculture est développée pour répondre à l'essor démographie des villages. L'Homme a observé la nature et il s'est rendu compte que certaines graines sauvages comestibles germaient au sol. Vers 10.000 ans av JC l'agriculture se développe sur les terres fertiles en Mésopotamie sur les berges le long des fleuves. Le blé et l'orge sont cultivés. Les familles s'installent à proximité de leurs champs en construisant des huttes familiales et des enclos pour l'élevage naissant avec la domestication des moutons et des chèvres.

Des études récentes ont établi que l'une des premières villes au monde Jéricho a été bâtie sur un campement daté à environ 9.000 ans av JC. Sa démographie devient importante vers l'an 8.500 av. JC. Les études ont évalué la fréquentation du site entre 400 et 1.000 habitants. L'agriculture est attestée ainsi que l'élevage. Au fil du temps, le village est devenu une ville où une structure sociale se met en place. La productivité dans les champs permet de nourrir la communauté en assurant une alimentation régulière. Les nouvelles terres défrichées contribuent à sédentariser les nouveaux habitants dans des tâches artisanales (la poterie, le tissage, la métallurgie, ..) Le troc s'installe dans les échanges commerciaux. La Cité-Etat d'Ur de la civilsation Sumérienne a étendu son influence en Mésopotamie au cours du IIIe millénaire av JC.

21 Carte Prehistoire période néolithique croissant fertile

Au niveau social, la violence est souvent employée dans les conflits entre les tributs lors d'une concurrence pour obtenir les terres les plus fertiles. L'émergence des conflits de territoire où la violence est l'un des moyens d’intimidation des populations a conduit à créer des guerriers dans le but de défendre son territoire, son village.Au fil des siècles, certains guerriers sont devenus des seigneurs qui partageaient  le pouvoir avec les prêtes. La hiérarchisation de la ville s'établit entre les détenteurs du pouvoir temporel et les détenteurs du pouvoir spirituel. Les autres habitants paient un impôt aux pouvoirs en place. 

Les études sociologie-archéologiques sur la religion ont permis d'établir vers - 8.000 ans à Nabta Plava en Egypte, la pratique "religieuse" dans un bâtiment (Temple). Cette population constituée d'éleveurs dans le désert honorait des divinités

La prospérité de certaines villes va attirer une population plus nombreuse. L'accroissement démographique transforme la ville en Cité-Etat. La construction du temple, des principaux édifices du pouvoir civil et d'un système de fortification sont les moyens d'asservir la population afin d'imposer une hiérarchie sociale dans la cité. Ainsi la cité de Jéricho s'est fortifiée vers l'an 6.800 av JC.

Le contrat social entre la population d'une Cité-Etat et ses dirigeants repose sur la capacité du seigneur (roi) d'assurer la prospérité et la sécurité contre une taxation des habitants. En général, le pouvoir spirituel est un appui à la classe sociale dominante.

LE TEMPS DES RAZZIAS & DE LA GUERRE

Les incursions des tributs des montagnes sont fréquentes auprès des villages et petites villes où le système de défense est insuffisant pour garantir une protection à la population. Les razzias contribuent à apporter aux peuples situés dans les zones les moins favorables à l'agriculture une partie de la nourriture nécessaire à leur alimentation.

Le développement économique lié à l'agriculture, à l'artisanat et au commerce a contribué à enrichir certains villages et certaines villes. Les Cités-Etat les plus puissants ont eu une politique d’expansion territoriale menée avec leurs armées. Les dernières recherches des archéologues américains ont mis à jour un site dans le Sud-Est de la Turquie vers l'Irakune bataille aurait eu lieu vers l'an 6.000 av JC. La cité assiégée était entourée d'un mur d'enceinte avec une centaine de tours et l'assaillant était peut-être une expédition militaire de la cité d'Uruk. Au niveau de l'armement, il a été retrouvé + 2.000 boules en torchis brûlées.

Les rois des Cités-Etat les plus puissants vont imposer leur souveraineté aux villes et aux Cités-Etat lors des affrontements guerriers. Le pillage des villes conquissent et le paiement d'un tribut sont habituels. Parfois, on capture une partie des habitants pour en faire des esclaves. Cependant, les luttes fratricides entres les Cités-Etat affaiblissent les armées comme en MésopotamieSargon d'Akkad va conquérir le pays pour créer l'Empire Akkadien. Son armée a écrasé les armées adverses en utilisant une nouveauté technique l'arc composite. La portée de ses flèches était d'environ 300 mètres avec le potentiel de percer une armure à 100 mètres.

Narâm-Sîn est de la lignée du fondateur de l'Empire Akkadien. Il a règné de l'an  -2254 av JC à -2218 av JC. Son règne est parsemé de combat comme la Stèle de la Victoire en témoigne où vers l'an 2230 av JC, il a combattu un peuple des montagnes du Zagros.

21 Stele Narâm Sîn

L'EMPIRE ROMAIN

En l'an 753 av JC Romulus installe son village sur le mont Palatin. Selon la légende, il deviendra le 1er roi de Rome. Il va contribuer à accroître la population de la cité en accordant une amnistie à toutes les personnes qui s'installent dans la ville. La population s'accroît, mais il y a une forte proportion d'hommes ce qui à terme condamne le développement de la ville.

Les romains déclenchèrent une guerre avec une tribu voisine, les Sabins après un enlèvement de femmes sabines. Un traité est signé entre les deux communautés pour fonder les Quirites. La direction de ce nouveau royaume est collégiale entre les romains et les sabins. La défense de la cité est réalisée par l'édification d'une muraille sur le mont Palatin. La population s'accroît avec l'intégration des villages situés à proximité.

Le Sénat est composé des praticiens (sénateurs) descendants des chefs nommés par le 1er roi de Rome. Elle forme l'aristocratie romaine. La Plèbe est constituée de citoyens romains ayant refusé de défendre la ville au cours d'un appel en l'an 494 av JC, de familles implantées après la naissance de Rome, d'anciens affranchis, ...

Le citoyen romain avait le droit de vote, le droit de propriété, le droit de mariage, le droit de léguer ses biens, le droit de s'incorporer dans la légion, le droit de se défendre en justice civile, ... l'accès aux élections de la magistrature, cependant l'accès à l'élection à la questure (administration des Finances et Trésor public) est réservé aux plus fortunés. Le port de la Toge est l'apanache des citoyens romains.

Le recensement était obligatoire pour maintenir sa citoyenneté. Au moment de cette tâche, on réalisait une évaluation des biens de chaque personne.

Au VIe siècle av JC, le royaume des Etrusques implanté en Toscane se lance dans la conquête de la péninsule italienne. Il envahit le Sud avec la conquête du Latium .... La Cité-Etat de Rome est conquise en l'an 575 av JC. Des importants travaux sont entrepris pour assainir les marais ...et bâtir les infrastructures nécessaires à une Cité-Etat. 

Dès la fin du VIe siècle av JC, la domination des rois étrusques sur la ligne du Latium est terminée. En l'an 395 av JC, les romains ont conquis l'une des principales villes du royaume étrusque, la cité de Véies située à environ 20 km de la Cité-Etat Rome.

A cette époque le bassin méditerranéen est le théâtre de plusieurs affrontements pour conquérir une suprématie maritime et terrestre pour développer le commerce qui enrichit les Cités-Etat. Au IXe siècle av JC, un comptoir commercial est créé par les Phéniciens en Afrique du Nord, la future Cité-Etat de Carthage. Au fil des siècles, l'essor démographique de la population de Carthage a conduit ses dirigeants à entreprendre des expéditions militaires pour accroître ses possessions territoriales. L'Empire punique est constitué d'anciennes colonies Phéniciennes autour de Carthage. La prospérité de la Cité-Etat de Carthage est basée sur le commerce. Elle va construire une flotte commerciale et militaire qui va permettre la conquête de la Mer Méditerranée. Au Ve siècle av JC, l'empire punique est implanté sur la côte orientale de la Mer Méditerranée, il contrôle une partie de la Sicile, la Sardaigne, une partie de la Corse, une partie de la côte Est de l'Espagne ainsi que les îles des Baléares.

Lorsque l'Empire punique voulait lancer une expédition militaire, il avait recours aux mercenaires pour étoffer son armée. Vers l'an 260 av JC la confrontation entre les deux grandes puissances est devenue une préoccupation majeure dans les deux camps. La confrontation militaire est venue de Sicile où des mercenaires étaient assiégés à Messine par les troupes du roi de Syracuse Hiéron II. Les mercenaires ont sollicité l'aide des carthaginois, mais devant leur refus, ils ont sollicité les romains.

Les Romains ont saisi cette occasion d'une demande d’assistance militaire pour pénétrer en Sicile avec pour objectif de chasser les Carthaginois de la Sicile. En réponse à la déclaration de guerre des romains, les troupes puniques ont enrôlé de nouveaux mercenaires afin de réaliser des attaques sur les côtes italiennes. Cependant, les légions romaines se sont concentrées sur l'objectif de la conquête de la Sicile en faisant le siège d'Agrigente. En l'an 261 av. JC, la cité d'Agrigente a été prise après un siège d'environ 7 mois. La cité est incendiée et pillée, les survivants ont été vendus comme esclave.

Cet évènement militaire marqué par la 1ère victoire des légions romaines a été permis par la possibilité de franchir entre la péninsule italienne à Réggio et la Sicile à Messine ce détroit maritime de quelques kilomètres sans recourir à une importante flotte militaire.

Le projet de conquérir la Sardaigne et la Corse nécessite de disposer d'une flotte conséquente pour battre la flotte carthaginoise, la plus puissance en Mer Méditerranée.

Au niveau stratégique, l'Empire punique avec les territoires de la Sicile, de la Corse et de la Sardaigne situés à proximité de l'Italie pouvait se concentrer sur la conquête de la péninsule italienne pour obtenir de nouveaux revenus. L'expédition militaire pouvait se financer par les prises de guerre.

Au niveau des Romains, l'enjeu est important, c'est la domination sur le bassin occidental et le bassin oriental de la Méditerranée. Cette domination permettra d'enrichir Rome et d'affirmer la puissance du futur Empire romain. 

Le théâtre des opérations militaires des deux "superpuissances" est posé. Le temps des compromis avec des traités est révolu, L'engagement a commencé en Sicile en l'an 260 av JC et elle se terminera par la destruction de la Cité-Etat de Carthage en l'an 146 av JC.

La constitution de la Marine romaine

Il était évident pour le Sénat et les généraux des légions que la victoire sur l'Empire punique reposait sur les victoires lors de combats navals. L’adversaire a la plus imposante flotte de guerre avec une expérience acquise depuis des décennies. En conséquence, il fallait financer la construction une importante flotte de guerre et de mettre en place une innovation technique pour apporter un avantage militaire décisif.

Le bois de charpente navale était présent en Italie ce qui a permis la construction dans un délai très court sur le modèle d'une épave d'un navire carthaginois de 100 quinquérèmes et de 20 trirèmes. L'historien Titus Livius dans son œuvre "Histoire de Rome depuis sa fondation" mentionne un délai de 60 jours !!!

Au niveau de l'innovation technique, le Consul Caius Duilius, général romain après avoir étudié la tactique de l'engagement des carthaginois a l'idée d'immobiliser le navire adverse lors de la manœuvre de l'éperonnage avec un "pont levis" muni d'un crochet de fer. Ainsi la supériorité de la formation des fantassins romains devrait apporter la victoire.

La 1ère guerre punique

Les affrontements des deux marines de guerre, on parle de + 32 combats autour de la Sicile et des îles Egates et Lipari avec des victoires navales à Myles en l'an 260 av JC par la flotte romaine, mais surtout, le combat naval en l'an 241 av JC où les manœuvres de la flotte romaine ont permis d'infliger une importante perte à la flotte carthaginoise au large des îles Egates. Elle a consacré la défaite de la Cité-Etat de Carthagène.

Lors des négociations de la fin de la guerre, les romains ont imposé une forte indemnité de dommages de guerre et la perte des territoires de la Sicile, des îles Egates et Lipari

En résumé, les frais militaires engagés des Romains pour la conquête de nouveaux territoires sont remboursés avec l'avantage de conquérir de nouveaux territoires qui vont payer l'impôt, mais aussi d'éloigner les carthaginois des côtes de l'Italie.

Cette victoire permet à Rome de s'affirmer comme une grande puissance avec à la fois une armée terrestre et une marine de guerre.

Au niveau des vaincus, la Cité-Etat de Carthage doit payer l'indemnité de guerre ce qui l'a contraint à chercher à réduire ses dépenses. Dans ce cadre budgétaire, les autorités carthaginoises veulent réduire les dépenses liées à l'entretien des armées. Dans ce cadre, il a été annoncé le licenciement des milliers de mercenaires. Au moment de régler l'arriéré de leur solde, une incompréhension sur le paiement a créé un soulèvement des soldats mercenaires. La révolte des mercenaires de l'an 241 av JC avec l'appel à la libération du joug carthaginois sur le Bassin méditerranéen a permis aux romains de conquérir la Corse et la Sardaigne.

La sérieuse menace sur l'Empire Carthaginois a obligé les autorités à mandater le général carthaginois Hamilcar Barca à combattre les mercenaires. En l'an 238 av JC, le général avec ses troupes a réussi à chasser les soldats mercenaires vers les défilés de la Scie. Dans ce lieu, il est exterminé des milliers de mercenaires, on parle d'environ 40.000 morts.

La chute de l'Empire Carthaginois

La guerre menée pour le contrôle maritime et terrestre de la Méditerranée entre la République romaine et la République carthaginoise s'est étendue entre le III et le IIe siècle av JC. Elle a consacré la supériorité de la marine de guerre et des légions romaines, mais aussi le rôle des alliances entre les Cités-Etat, les royaumes.  

Au niveau du butin, le traité de paix conclut à la fin de la Deuxième guerre punique en l'an 201 av JC octroie à Rome victorieuse la compensation de 10.000 talents à régler sur une période de 50 ans, 500 galères de la flotte carthaginoise, 4.000 prisonniers, la partie de l'Espagne conquise par les carthaginois, les éléphants d'Hannibal, l'interdiction d'engager des mercenaires dans l'armée carthaginoise.... et les dirigeants de la République de Carthagène doivent solliciter la permission de faire la guerre à Rome.

La Troisième guerre punique a été engagée par le fait que le roi du royaume de Numide, Masinissa s’appropriait des terres carthaginoises. Il connaissait l'obligation du traité de paix qui liait Carthagène à Rome. Après des démarches infructueuses auprès du Sénat romain, Carthage a été dans l'obligation de lever son armée pour combattre. En l'an 149 av JC la bataille a eu lieu à Oroscope où l'armée carthaginoise est décimée. On estime à + 50.000 soldats la perte humaine sur le champ de bataille des vaincus.

Ce moment historique a permis au Sénat romain de déclarer la guerre sur le motif du non respect des clauses du traité de paix. Le général Consul romain Scipion Emilien avec ses légions et ses alliés a défait l'armée adverse. En l'an 146 av JC l'armée romaine organise le blocus de la cité de Carthage Des importants travaux de génie civil ont été effectués afin de stopper l'approvisionnement à la fois par voie terrestre, mais aussi par voie maritime. Après de violents combats, la cité est détruite malgré une résistance héroïque.

Cette conquête territoriale sera les prémices à la constitution d'un futur Empire romain d'Orient.

La Cité-Etat Rome

La cité a commencé à s'étendre et à se développer en devenant un centre d'attractivité de pouvoir et de richesse par le développement des activités économiques. La conquête de nouveaux espaces sédentarisés a donné lieu à des confrontations et à des guerres où les victoires ont permis d'accroître son espace ce qui a contribué de se procurer plus de ressources afin d'étendre sa puissance. Les dirigeants de la Cité-Etat sont conscients de la nécessité d'assurer la sécurité alimentaire afin d'éviter les révoltes sociales dues aux difficultés d'approvisionnement.

Au fil des siècles, la population sédentaire s'est accrue au sein de Rome. Le développement de l'agriculture avec la déforestation a permis d'augmenter la production agricole nécessaire pour faire face aux besoins en nourriture, cependant l'accroissement de la population des grandes cités romaines conduit à rechercher de nouveaux territoires à conquérir.

La paix sociale repose sur la capacité de ses dirigeants à assurer le bien public en développant une politique d’expansion territoriale. En conséquence, la conquête de l'Europe occidentale dont la Gaule va entraîner les légions romaines sur de nouveaux territoires.

L'Armée Romaine

Au niveau de la défense de l'empire, il a été décidé de constituer une armée impériale professionnelle permanente constituée de 28 légions (1 légion = 5.000 à 6.000 soldats) et d'une marine de guerre composée de 8 escadres et de 3 flotilles. Cette décision politique a été une charge financière importante à financer par les provinces pour assurer la sécurité de l'empire. La durée d'engagement d'un soldat est de 20 ans. Il reçoit une solde d'environ 300 deniers/an versée par trimestre. Lors d'une prise d'un cité par le combat, le butin est réparti aux soldats, lorsqu'une cité se rend, le butin appartient aux officiers supérieurs (Centurion Primus pilus, Centurion Primus ordo & Centurion). Le soldat et le vétéran ont bénéficié d'exonérés fiscales, de dispense du tribu et de toute charge personnelle ou publique. Cependant, le soldat a assumé la charge de son épuipement (armes, souliers, habits, tente, ..). A la fin de la période d'engagement, le soldat a perçu un capital (aerarium militare) pour assurer sa retraite. Le financement de la capitalisation du système de retraite a été assumé par la création d'un impôt direct de 5 % sur les héritages et le « Centième », une taxe de 1% sur toutes les ventes.

Au fil du temps, la charge du système de capitalisation à verser aux vétérans à la fin de la période d'engagement est devenue importante. Pour limiter son financement, la période d'engagement a été rallongée à 25 ans. Des études ont démontré que le taux de mortalité des soldats romains était d'environ 40 % sur une carrière. Chaque légion devait recruter environ 300 soldats/an pour maintenir ses effectifs. Des mesures impériales ont été prises pour attirer la population populaire vers la carrière militaire en accordant la citoyenneté romaine aux fantassins et aux cavaliers mais aussi à leurs enfants et à leurs descendants.

Le développement de l'empire par les légions romaines alimente par les prises de guerre le marché des esclaves. Après chaque conquête territoriale, les chefs et les soldats recevaient en butin des terres des propriétaires vaincus, de l'or et des esclaves (prisonniers de guerre). Chaque soldat fantassin recevait 750 ares soit l'équivalent de 30 fois la capacité journalière d'un ouvrier agricole à labourer un champ avec une paire de boeufs (jugerum). Au fil du temps, les crises socio-économiques ont créé les conditions pour développer des importantes villas de plusieurs centaines d'hectares. En conséquence, l'esclavage s'est développé pour exploiter les terres agricoles et enrichir les grands propriétaires terriens. Le développement des cités dans tout l'empire va enrichir les propriétaires terriens et les marchands. Dans l'empire romain, un des éléments du statut social repose sur la quantité possédée d'esclaves par le pater familias.

Au cours de la phase de conquête de l'empire romain, les butins de guerres, les trésors de souverains vaincus , les tributs payés par les populations vaincues, les redevances sur les terres des pays vaincus ... ont permis le financement de l'embellissement de Rome et le financement des légions et de la marine de guerre. Par exemple, lors de la défaite de Persée, roi de Macédoine en l'an 168 av JC, le butin et le trésor étaient constitués de 77 jares remplies de pièces d'or et de 750 jares remplies de pièces d'argent. Le général romain Lucius Æmilius Paullus Macedonicus a reçu l'honneur d'être porté en Triomphe à Rome avec le défilé de ses 3.000 hommes de sa légion. Le général a défilé avec son char où était enchainé Persée. Au cours de la campagne de retour du général romain et de ses légions, le Sénat avait ordonné de les laisser piller les villes du royaume d'Épire par les légionnaires, car ce royaume était suspecté de sympathie envers les Macédoniens.

La double compétences de l'armée romaine

La civilisation romaine s'est imposée par la force sur le Bassin méditerranéen et en Occident. Le contrôle de ce vaste empire a nécessité le déploiement d'une force armée importante et la construction d'édifices défensifs comme le mur d'Hadrien et le mur d'Antonin en Bretagne (Grande Bretagne) et le long du Rhin la mise en place du Limes Rhin - Danuble. Ce système défensif était constitué d'environ 1 millier de tours d'observation le long du Rhin avec des fortins reliés avec des palissades.

En temps de paix et en temps de guerre, chaque légion avait une tâche assignée à réaliser avec ses légionnaires. Au sein de chaque légion, les anciens soldats formaient les nouvelles recrues à un métier du génie civil, de la forge, ... Ainsi lors d'un siège ou d'un campement, les effectifs présents étaient en capacité de bâtir un système défensif et un système offensif avec la construction des machines de guerre.

L'étendue de l'empire romain a nécessité le déplacer rapidement les légions pour défendre les frontières et réprimer les révoltes dans les provinces romaines. Ainsi un important réseau de circulation avec la construction des 29 voies romaines sur + 80.000 km était terminée en l'an 114. La technique de construction devait garantir la pérennité de l'ouvrage réalisé à l'aide des soldats et des esclaves. Le tracé par l'architectus (ingénieur en génie civile) permet aux agrimensores (géomètre) de borner la voie romaine. La voie était bombée pour évacuer l'eau de pluie de la chaussée. Les voies romaines avaient des ouvrages d'art comme des ponts pour franchir des fleuves et des rivières.

La construction des infrastructures nécessaires à l'interdépendance des cités romaines a contribué à la défense de l'Empire romain, mais au à son essor économique avec le développement du commerce.

La conquête de la Gaule

Un bref rappel historique de la conquête de la Gaule, les différentes tribus gauloises se sont battues parfois contre Rome parfois comme allié. Cette conquête est entreprise vers l'an 58 av JC pour se terminer avec la capitulation de Vercingétorix à Alésia en l'an 52 av JC.

Le chef Vercingétorix a réussi à unifier certaines tribus gauloises sous son commandement pour combattre les légions romaines commandées par le proconsul Jules César. Après une victoire de l'armée gauloise sur le plateau de Gergovie en Auvergne, les légions romaines ont été obligées de repartir vers le Sud de la Gaule. La stratégie de la terre brûlée employée par les gaulois oblige les légions romaines à chercher des terres gauloises pour se ravitailler.

Le Sénat éduen de la tribut des Eduens a refusé de brûler sa capitale fortifiée Bibracte sur le mont Beuvray car depuis le IIe siècle av JC, les Eduens et les Romains se portaient une assistance militaire et ils développaient le commerce vers l'Europe du Nord. La décision du sénat était motivée par la capacité militaire de la cité fortifiée à résister aux assauts. Cependant après un siège des légions romaines, la cité est conquise ce qui permet aux soldats romains de s'approvisionner pour continuer la guerre des gaules.

Le siège d'Alésia va marquer le terme de la Guerre des Gaules. Au niveau militaire, il est aligné environ 100.000 soldats romains et alliés et 100.000 soldats gaulois. La cavalerie gauloise était l'un des points forts de l'armée gauloise, mais elle a été incapable de franchir le système de défense édifié par les légions romaines.

Le contrôle civil & militaire de l'Empire romain

Les dirigeants de Rome ont établi la nécessité d'implanter des colonies romaines sur les territoires conquis afin de diffuser la culture romaine. La construction des infrastructures comme les thermes, les temples, les amphithéâtres, les forums, .... et  un système d’irrigation de l'eau avec des aqueducs pour alimenter certaines cités devaient contribuer à impliquer les élites locales dans la romanisation des cités conquises.

L'Administration romaine a divisé le territoire en diocèses qui sont divisés en provinces où il y a une métropole et des cités. En fonction du degré de pacification de la population du diocèse, la présence militaire a été constituée soit d'un corps militaire d'auxiliaires soit d'une légion. Les diocèses les plus importants pour Rome ont bénéficié de l'implantation de 3 légions. On évalue la superficie de l'empire romain à son apogée à environ 5 millions km². En l'an 40, on a évalué à environ 80 millions la population de l'Empire romain.

Le financement de la défense de l'Empire romain

A l'origine, la mobilisation des légions romaines était payée par le "tribut" que chaque citoyen romain devait régler. Cependant, au cours de la période de l'extension des territoires, les citoyens romains ont été dispensés de payer cet impôt. L'Empereur Auguste a entrepris une réforme fiscale afin d'assujettir à la fiscalité directe les citées et les peuples conquis.  On évalue à environ 240.000 militaires la mobilisation des effectifs de la défense romaine.

En temps de paix, il faut financer le déploiement des 28 légions romaines et de la marine de guerre constituée de 8 escadres et 3 flottilles. En conséquence, l'Empereur Claude a engagé une réforme institutionnelle afin d'élargir le statut de la citoyenneté romaine à plusieurs cités dans les provinces conquises en particulier en Gaule.

La Pax Romana qui a régné dans l'empire romain d'occident a contribué au développement du commerce. L'activité portuaire liée au commerce va enrichir les cités. La population augmente ce qui conduit à agrandir les périmètres des villes.

Au niveau du système d'imposition dans l'empire romain, le "portorium" était un impôt vectigalia qui était perçu lors de plusieurs circonstances. La personne devait s’acquitter de cet impôt lors des péages de ponts et de certaines voies romaines, lors de l'entrée dans certaines cités, lors de transport de marchandises dans les ports et les frontières, ... Il existait dans chaque port un bureau des douanes et aux postes frontières. La taxe de 2,5 % de la "Quadragesima galliarum" était perçue pour la circulation des marchandises lors du franchissement des frontières des diocèses ... Dans chaque cité, le propriétaire terrain d'une villa devait payer le "tributum", le citadin payait le "capitation humana" et le "capitation plebeia" en fonction de son statut social et juridique dans la cité. Le coût d'entretien d'un aqueduc et du système de collecte des eaux usées (égout) était financé par un impôt "vertigal".

En l'an 212, l'Empereur Lucius Septimius Bassianus (Caracalla) qui est né à Lugdunum en Gaule Lyonnaise a publié la Constitution Antonine qui généralise le statut de Citoyen Romain à tous les hommes libres de l'Empire: " Je donne la citoyenneté romaine à tous les pérégrins du monde habité ". A priori, l'élargissement de la citoyenneté romaine a été vécu comme une volonté politique du pouvoir impérial romain pour intégrer les différentes populations de l'Empire, les recherches récentes montrent aussi la nécessité pour l'Empereur d'élargir le nombre des contribuables à l'impôt sur les héritages qui a vu son taux évoluer de 5 % à 10 %.

Sous l'Empereur Constantin Ier, la défense mobilise environ 500.000 militaires dans tout l'Empire romain.

Vers l'an 370, des troubles sont apparus aux frontières germaniques, en Bretagne et en Afrique. Les légions romaines constituées de plus en plus de fantassins d'origines "barbares" ont réussi à maintenir les différentes incursions en terre romaine. 

La période de la fin de l'Empire d'Occident a été marquée par le rejet de l'incorporation dans les légions romaines des citoyens romains d'Italie pour exécuter leur service militaire. Des études ont démontré que les jeunes italiens en âge d'être incorporé préféraient s'engager soit dans la voie ecclésiastique soit s'amputer physiquement pour échapper à cette obligation de la citoyenneté romaine.
Cette réalité sociale a eu des conséquences sur la défense du territoire de l'Empire d'Occident. Le recrutement des légionnaires et des officiers de commandement a été de plus en plus confié aux peuples fédérés. Dans une première période, les Empereurs romains ont pu pallier à cette transformation sociale en élargissant le recrutement à des nouveaux peuples fédérés germaniques. Le système défensif conçu aux temps où l'armée romaine était invincible a était réduit petit à petit. Dans la deuxième période, le commandement militaire des légions n'a pas assuré le maintien de l'Empire dans l'intérêt général. Les généraux se sont livrés à des batailles pour conquérir le pouvoir suprême.

Les peuples germaniques vont envahir et s'implanter en Gaule, en Espagne, ... l'Empereur Flavius Honorius a accordé le statut de peuples fœderati (fédérés) après la signature d'un fœdus (traité). Cette pratique a contribué à assurer une paix relative avec certains peuples germaniques. Cependant, l'affaiblissement des rentrées des recettes fiscales de l'empire a contribué à affaiblir la défense assurée par les légions romaines. Le pouvoir impérial n'était plus en capacité d'assurer son autorité sur les peuples fédérés. Ceux-ci sont devenus autonomes. L'expansion de la conquête territoriale des Huns vers l'Empire d'Occident a précipité la chute de l'Empire d'Occident. En Europe occidentale, il s'est créé plusieurs royaumes où se sont installés les Francs, les Goths, les Wisigoths, les Vandales, ...

Vers le IIIe siècle, les combats entre les légions romaines et les Huns ont entraîné une modification de la stratégie militaire romaine. Le coût financier d'une campagne militaire pour combattre l'ennemi est devenu pour le commandement romain un obstacle pour engager le combat. Les directives impériales ont recommandé d'engager le combat lorsque les légionnaires sont en état de supériorité pour remporter la victoire. La bataille rangée n'est plus la règle à appliquer sur le terrain militaire. Il faut s'adapter aux nouvelles techniques employées par les "Barbares".

Le financement de la flottille était nécessaire à l'entretien du dispositif défensif sur le Rhin avec les fortins, les tours de guet ... afin d'assurer au système frontalier de défense sa capacité militaire. Le coût annuel d'entretien des différentes infrastructures défensives liées à la défense de l'Empire romain était très important. Au fil des siècles, le financement de la défense de l'Empire romain d'Occident n'est plus assuré pour maintenir les capacités militaires opérationnelles sur le terrain.

L'incapacité des Empereurs à administrer l'Empire romain d'Occident et du Moyen Orient afin de collecter les taxes et les impôts par le pouvoir central a conduit Rome à privilégier les charges financières de fonctionnement nécessaires à court terme à Rome et à la nouvelle capitale d'Orient Constantinople.

La perte des territoires conquis a réduit considérablement les rentrées fiscales pour alimenter le trésor impérial d'Occident. Les Empereurs romains ont recouru à des troupes de mercenaires en fonction des besoins de la stratégie militaire pour contenir les mouvements migratoires des peuples germaniques. La rarification des recettes de l'Empire d'Occident a conduit à réduire l'engagement militaire des légions. La sécurité intérieure a été de moins en moins assurée ce qui a entravé le développement du commerce et a contribué à l'accroissement du pillage et du brigandage.

La fin de l'Empire romain d'Occident

L'Empire romain d'environ 5 millions de Km² est très étendu. En conséquence, son administration et sa défense sont problématiques. A la période des Empereurs romains, l'Empire d'Occident a été gangrenée par des luttes intestines et des tentatives de conjurations. En l'an 379, Flavius Theodosius Augustus a été nommé Empereur d'Orient. Il s'est installé dans la cité de Constantinople afin de contrôler les ambitions territoriales de l'Empire Perse. Il a négocié un foedus (traité) avec le peuple germanique des Goths. Les modalités accordées ont contribué à installer dans l'Empire romain d'Occident les Goths en échange d'une assistance militaire aux légions impériales. En l'an 387, un foedus de paix a partagé l'Arménie entre l'Empire Romain et l'Empire Perse. L'Empereur Flavius Theodosius Augustus est devenu le dernier Empereur romain a réunifier l'Empire romain d'Occident et d'Orient.

En l'an 395, à la mort de l'Empereur Théodose Ier, l'Empire romain est partagé en deux à ses fils. Flavius Honorius a reçu l'Empire d'Occident avec Milan comme capitale et Flavius Arcadius Augustus a reçu l'Empire d'Orient avec Constantinople comme capitale.

Au début du Ve siècle, en Occident, la défense du territoire par les légions impériales est mise en échec. En l'an 406, certains peuples germaniques (Vandales, Suèves et Alains) franchissent le Rhin, puis ils pillent la Gaule puis ils s’installent en Espagne. En l'an 410, les Wisigoths pénètrent en Italie et ils pillent Rome. En 429, les Vandales passent en Afrique du Nord et ils prennent Carthage. Le dernier Empereur romain d'Occident Romulus Augustule, est déposé par le chef germanique Odoacre en 476 ce qui consacre la fin de l’empire romain d’Occident. L'Empire romain d’Orient subsiste jusqu'en 1453 sous l’appellation d’Empire Byzantin.

Comment l'Empire romain d'Occident s'est-il affaibli ?

A - La phase de la conquête

La conquête des immenses territoires de l'Europe occidentale et du bassin méditerranéen a été réussie avec une armée puissante utilisant des techniques militaires adaptées à vaincre sur les champs de bataille face aux troupes ennemies. Le financement des campagnes militaires était assuré par les butins, les rançons, la vente des esclaves et le dédommagement des frais de campagne par les tribus vaincus.

La société romaine honorait ses héros en accordant le privilège de défiler à Rome aux Consuls victorieux.

Les nouvelles terres conquissent ont contribué à enrichir les citoyens romains en créant des immenses villas agricoles où des centaines d'esclaves œuvraient à produire des légumes, des céréales, de la viande ..., mais aussi l'Etat-Cité Rome par le paiement des taxes et des impôts. La sécurité à l'intérieur de l'Empire romain est assurée par la présence des légions romaines sur les territoires conquis. Cette présence permet le développement du commerce sur les voies navigables et terrestres. Au fil des siècles, l'Empire romain était devenu un espace prospère et sécurisé.

B - La phase d'administration de l'Empire romain

L'art de vivre à la romaine a été à la mode chez les élites des territoires conquis. La culture romaine s'est diffusée à travers l'adoption du mode de vie, mais aussi par les privilèges accordés à l'accès aux magistratures romaines à certaines élites, à la citoyenneté romaine, ....

La Pax Romana a contribué au développement urbain de certaines cités comme Arelate (Arles), Lugdunum (Lyon),  Nemausus (Nîmes), Barcino (Barcelone), Valentia Edetanorum (Valence), Colonia Claudia Ara Agrippinensium (Cologne), Vindobona (Vienne), Aquincum (Budapest), Turicum (Zurich), ..... On évalue la population à environ 50.000 habitants de Lugdunum.

C - La phase de déclin

Au cours des siècles, l'intérêt général des tribus fondatrices de l'Etat-Cité Rome s'est atténué avec l'affaiblissement du pouvoir central et de son Administration romaine. L'enrichissement des élites romaines et des élites des territoires conquis a entraîné de fait une rente de situation. La corruption se développe dans l'Empire romain où l'intérêt individuel devient primordial par rapport à l'intérêt général de l'Empire romain.

Vers l'an 165, il est apparu une peste qui a frappé l'Orient avec l'Egypte. Les déplacements des légions romaines ont propagé la maladie vers l'Occident et l'Italie. La peste antonine a profondément frappé les différentes populations vers l'an 166 et 190.

En l'an 215, l'Empereur Caracalla a décidé de réduire l'influence commerciale de la cité d'Alexandrie sur le commerce international entre l'Asie, l'Inde et l'Europe. Cette décision politique a engagé l'armée sur le terrain avec la permission de Rome accordée aux légionnaires de piller la cité et de tuer une partie de la classe dirigeante .... Au niveau économique, la chute de l'activité commerciale du port d'Alexandrie a entraîné une forte réduction des importations et des exportations entre l'Empire romain, l'Asie et l'Orient. La chute du commerce a eu pour conséquence une forte réduction des recettes fiscales perçues par les cités et par l'Administration centrale de Rome.

La baisse des recettes fiscales a engagé le pouvoir impérial à la réduction des dépenses de défense. Au fil des restrictions militaires, les peuples germaniques constitués des Francs, des Alamans, les Goths et les Ostrogoths ont réalisé des incursions aux frontières du Danube et du Rhin.

La base du système économique était basée sur les exploitations agricoles dans les villas où des centaines d'esclaves œuvraient dans les champs à la culture et à l'élevage. La vente des produits agricoles a enrichi les propriétaires terriens et les commerçants. L'Administration romaine percevait une taxe foncière sur les terres cultivées et sur le transport des marchandises.

Les incursions et les pillages des tribus germaniques ont engendré une migration de la population des zones rurales vers des zones géographiques protégées dans des cités ayant élevé des enceintes fortifiées. L'insécurité s'est développée dans les campagnes qui a conduit à la réduction de la production agricole par l'abandon de certaines terres trop exposées. La conséquence pour le trésor romain est importante. La perte de ces recettes fiscales a conduit le pouvoir impérial à augmenter les diverses taxes et à renforcer le rôle de la bureaucratie sur les territoires contrôlés par l’Administration romaine.

Vers l'an 330, l'Empereur romain Flavius Valerius Aurelius Constantinus appelé Constantin 1er, a pris conscience du péril sur les frontières du Nord Est de l'Europe. Il a décidé de bâtir une nouvelle capitale appelée Constantinople sur un site défensif sur l'ancienne cité grecque de Byzance.

Vers l'an 370, des troubles sont apparus aux frontières germaniques, en Bretagne et en Afrique. Les légions romaines constituées de plus en plus de fantassins d'origines "barbares" ont réussi à maintenir les différentes incursions en terre romaine, mais les ressources matérielles nécessaires à la défense de l'Empire romain ne sont plus suffisantes pour continuer à combattre sur tous les fronts de l'Empire.

Le rejet sociétal des citoyens romains dans l'incorporation dans les légions romaines pour assurer les postes de commandement et de soldats a conduit les Empereurs romains à recourir à des troupes de mercenaires en fonction des besoins de la stratégie militaire pour contenir les mouvements migratoires des peuples germaniques.

La supériorité militaire romaine était basée sur la mise en œuvre d'un système défensif de contrôle des territoires avec un encadrement formé à l'art de la guerre en employant une technologie militaire supérieure aux armées ennemies. La discipline était de rigueur dans les légions. 

Cependant, la confrontation militaire a changé de nature avec les tribus des peuples germaniques et l'invasion des tribus des Huns. Les techniques de l'embuscade, les chevaux et les chars lourdement équipés employées par ces tributs ont mis en péril l'organisation militaire romaine. La mobilité de la légion romaine composée en grande partie de fantassins était limitée pour se porter sur les champs de bataille. Devant des armées composées de guerriers cavaliers, l'avantage de la mobilité était un point clé pour remporter des victoires. 

Les attaques militaires fréquentes des peuples germaniques ont fixé les légions romaines le long des frontières. L'avantage de la mobilité guerrière a permis aux troupes des peuples germaniques d'effectuer des avancées déterminantes sur certains théâtres d'opérations où la présence militaire romaine était limitée. La menace sur les fronts balkanique et caucasien a maintenu certaines légions romaines dans cette zone géographique pour protéger la nouvelle capitale Constantinople. Ainsi, l'effort militaire conjugué des tribus des peuples germaniques sur l'ensemble de la frontière de l'Europe de l'Est n'a pas permis aux légions d'installer les obstacles artificiels comme les tranchées, les pieux ...avant d'engager les combats. Les pertes humaines dans l'infanterie impériale étaient élevées lors des combats en ligne. L'introduction des archers sur les champs de bataille avec leurs volées de flèches désorganisait les lignes romaines en formation de tortue. Les chefs militaires germaniques, ... observaient l'avancée des combats avant de lancer leurs cavaleries lourdement armées.

19 Carte Routes Empire Romain

Au niveau psychologique, la perte de l'invincibilité de l'armée romaine a en partie pour effet de démoraliser les fantassins des légions romaines. Par contre, les tribus germaniques, ... massées aux frontières de l'Empire d'Occident ont pris conscience de la faiblesse militaire des légions romaines. Ainsi, l'attrait de la possession des richesses de l'Empire romain d'Occident conjugué à la prise de conscience de son potentiel militaire supérieur aux romains a engagé les invasions des tribus en Belgique, en Gaule et en Espagne.

La diplomatie romaine a négocié la reconnaissance de certaines terres conquises par certaines tribus germaniques par des traités afin de les fixer sur leurs nouvelles terres. L'objectif romain était d'arrêter la progression de cette immigration étrangère au sein de l'Empire romain d'Occident. Vers l'an 400, l'Empereur Flavius Honorius a accordé le statut de peuples foederati (fédérés) après la signature d'un foedus (traité). Cette pratique a contribué à assurer une paix relative avec certains peuples germaniques.

La perte des recettes sur les territoires fédérés a fragilisé le pouvoir impérial au cours du IVe siècle. La forte augmentation de la taxation sur les territoires administrés par les romains d'Occident a conduit à réduire l'activité économique au sein de l'Empire romain. Vers l'an 410, l'Empereur Flavius Honorius n'a pu collecter qu'environ 10 % des recettes fiscales par rapport à l'apogée de l'Empire romain. Le trésor impérial n'est plus en capacité de financer le défense de son immense territoire.

Le pouvoir impérial n'était plus en capacité d'assurer son autorité par ses légions sur les peuples fédérés au fil du temps. Ceux-ci sont devenus autonomes. L'expansion de la conquête territoriale des Huns vers l'Empire romain d'Occident a précipité sa chute avec l'abdication de l'Empereur Romulus Augustule le 4 septembre de l'an 476.

21 Rome Colisee

Au niveau social, l'appartenance à la romanité s'est développée au cours de la période de la Pax Romana dans les cités à travers la conversion des élites locales au mode de vie romain. L'urbanisation des cités a contribué à "exportation" du modèle de la cité romaine. L'apport de l'eau dans les thermes, les villas des notables avec le système d'évacuation des eaux usées et les fontaines, l'espace du forum pour débattre de la vie de la cité, l'espace culturel de l'Amphitréâtre, .... ont apporté une amélioration du niveau de vie aux élites locales, mais aussi à la classe moyenne de l'époque. Tous ces éléments ont été un puissant moteur à l'intégration des populations conquises. L'essor démographique a été constaté au cours de cette période où la sécurité était assurée dans tout l'Empire romain.

Au cours des siècles, l'éducation avec l'apprentissage de l'écriture romaine s'est développé dans la population à travers les actes administratifs et juridiques rédigés en romain. L'instruction de la société civile a contribué à la promotion sociale de la classe moyenne dans l'Administration romaine.

Au cours de la période de la République romaine, les esclaves se sont mobilisés et ils ont combattu au cours de trois guerres serviles le pouvoir romain afin d'obtenir "la liberté". Lors de la troisième guerre servile, + 120.000 esclaves dont le gladiateur Spartacus sont réprimés dans le sang en l'an 71 av JC, l'ordre social est rétabli pour plusieurs siècles. Cependant au fil du temps, le droit romain a évolué pour apporter des restrictions à la maltraitance des esclaves. Les riches aristocrates romains propriétaires terriens ont recruté en plus grand nombre des hommes libres dans les travaux agricoles pour compenser la baisse du nombre de la main s’œuvre gratuite des esclaves. En Italie, on a estimé à environ 30 % le pourcentage d'esclaves dans la population romaine. Cette pratique socio-économique a entraîné une hausse des coûts de production.

A partir du IIIe siècle, les valeurs romaines ont été de moins en moins partagées par les peuples soumis. Le renforcement des prélèvements d'imposition avec un contrôle accru de la société par le pouvoir impérial, la montée de l'insécurité et la baisse du pouvoir d'achat ont été des puissants moteurs sociaux pour remettre en cause la légitimité de Rome pour administrer et défendre les territoires de l'Empire romain d'Occident.

Les territoires fédérés administrés selon les lois, les traditions et les rois des peuples germaniques ont fait cohabiter les tribus germaniques avec les citoyens romains, les hommes libres et les esclaves. Cependant, le traité garantissait aux citoyens romains l'application des lois romaines. Une partie de l'aristocratie romaine implantée sur les territoires fédérés a collaboré avec les élites germaniques contre les intérêts de l'Empire romain.

Au cours du Ve siècle, l'assimilation des peuples germaniques aux valeurs romaines n'est plus possible. L'arrivée massive d'un million de personnes issues de l'immigration des peuples germaniques en Europe Occidentale, dont 200.000 guerriers n'ont pas permis d'établir un sentiment d'appartenance à l'Empire romain sur une période courte de quelques décennies.

La dénatalité de l'Empire romain d'Occident, la réduction des moyens de la Défense, l'affaiblissement de son économie, ... et la corruption des élites avec des trahisons ont précipité la fin de l'Empire d'Occident.

AU NIVEAU DE L'HISTOIRE DE L'HUMANITE

La civilisation romaine a marqué profondément l'Histoire de l'Occident sur une durée exceptionnelle de plusieurs siècles. La reconstitution de cet empire d'Europe occidentale a obsédé plusieurs personnages de l'Histoire européenne. On peut citer Charlemagne, Charles Quint, Napoléon, Mussolini - Hitler.

Plusieurs civilisations se sont confrontées à la conquête de l'Europe de l'Ouest. Certaines ont réussi à s'implanter comme au Ve siècle où les peuples germaniques ont conquis les riches terres de la Gaule, de la péninsule Ibérique, de l'Italie, mais aussi des îles de la Sardaigne, de la Corse, .... sous la pression de l'invasion des terres de l'Est de l'Europe Centrale par les hordes venues d'Asie, les Huns, les Sarmates et les Alains. Ce grand mouvement migratoire des peuples s'est accompagné de batailles. La maîtrise de l'Art de la guerre, de la logistique et de la mobilité ont été des facteurs importants de la victoire finale.

19  Carte Europe Ve siecle Invasions

La recomposition socio-économique de l'Europe au cours du Moyen-Age à travers les guerres de conquêtes de territoires où le sang a coulé s'est orchestrée sur le fond d'un mouvement migratoire des civilisations de l'Asie vers l'Europe. Les peuples du Nord et de l'Est de l'Europe ont migré vers le Sud de l'Europe. A partir du II eme siècle av JC, les peuples nomades de l'Asie vont chercher à conquérir des terres cultivées de l'Empire romain

Les différentes tribus qui composent les différents peuples germaniques se sont affrontées pour assoir leurs autorités sur leurs nouveaux territoires. Cette période a été marquée par une époque d'évangélisation des peuples migratoires en Europe.

19  Carte Europe Ve siecle Royaumes

L'implantation sédentaire des tribus guerrières a développé le système social du féodalisme en Europe. Lors des conquêtes territoriales, le chef accordait à ses compagnons d'armes des terres avec sa population en récompense de faits d'armes à la guerre. La superficie du fief pouvait être importante ce qui a nécessité la mise en place du système social de la vassalité. Le Roi ou l'Empereur (suzerain) a des seigneurs vassaux (Ducs, les Comtes, les marquis, .). Le suzerain alloue des fiefs à ses vassaux en fonction des services rendus à la couronne. Chaque seigneur vassal (suzerain) peut allouer des fiefs à des seigneurs vassaux. Le vassal reçoit un fief composé d'une terre avec ses habitants (paysans, artisans, ..) et tous les revenus attachés à cette servitude. Ce mode s'organisation sociale va constituer une nouvelle aristocratie foncière.

L'évangélisation de la foi chrétienne était devenue à la fin du IVe siècle importante parmi les élites de l'ancien Empire romain d'Occident. Le citoyen romain de foi chrétienne pouvait avoir une carrière d'ascension sociale au sein de l'Administration. La foi chrétienne était devenue un signe de prestige social au sein de la société romaine.

Après l'installation des nouveaux peuples germaniques, l'administration des cités va être assumée par les évêques. L'évêqueest devenu l'autorité spirituelle qui gère les cités de son évêché. Ainsi, les Evêques et les Moines ont agi pour favoriser les chrétiens dans les activités des cités. La prédication dans les églises et la politique de marginalisation des non-chrétiens ont conduit à la conversion des païens au cours des siècles suivants.

En l'an 632, à la mort du prophète de l'Islam Mahomet, ses fidèles ont converti rapidement la péninsule arabique, la Palestine, la Mésopotamie, la Perse et l'Egypte. L'empire arabe a été unifié avec une langue unique et une religion commune, l'islam. Les principales cités arabes ont été dirigées par des dynasties entreprenantes comme à Damas et à Cordoue avec la famille des Omeyyades et à Alexandrie avec la famille des Fatimides.

En l'an 711, Tariq ibn Ziyad a traversé le détroit de Gilbratar avec environ 2.000 guerriers et il s'est emparé de terres après avoir battu le roi des Wisigoths d'Hispanie, Rodéric. Les guerres fratricides entre les différents royaumes de l'Espagne ont permis vers 714 à Moussa ibn Nossayr de débarquer avec une armée puis de conquérir une grande partie de la péninsule ibérique. En 716, il a été créé la nouvelle province musulmane d'Al-Andalus. Elle a été rattachée au Califat de Damas. Les Maures s'installent en Espagne et ils ont poursuivi les conquêtes territoriales en franchissant les pyrénées vers le royaume des Francs et le royaume des Ostrogoths. Après un premier échec à la bataille de Toulouse en 721, une nouvelle offensive est menée à partir de 730 et elle a permis la conquête de la Vasconie et de la Septimanie (Province de Narbonne). En 732, Abd El Rahman a entrepris une campagne militaire vers le Duché d'Aquitaine et le Val de Loire pour piller des riches cités et les monastères. La cité de Bordeaux a été pillée et brûlée comme les principales cités vers Poitiers et Tours. Le Duc d'Aquitaine Eudes a conclu un traité avec le Maire du Palais et Duc des Francs Charles Martel afin d'obtenir une assistance militaire pour vaincre les sarrasins.

La riche Abbaye de Saint Martin de Tours était un haut lieu de pélerinnage de la chrétienté d'Occident au Moyen Age. Les revenus de ses possessions étaient très importants pour l'époque. Ce fait a motivé le souhait de faire une razzia de ce lieu par les sarrasins. La défaite des arabes a arrêté la progression des razzias vers le Royaune des Francs.

Le fils de Charles Martel, Pépin III a négocié un accord avec le Pape Etienne II pour être sacré Roi de la Francie. Il est couronné le 28 juillet de l'an 754 à l'Abbaye royale de Saint Denis par le Pape. Le sacrement par la Sainte église catholique a permis au Roi de France d'établir le lien avec Dieu. Il a été choisi pour conduire le peuple de Dieu vers la cité éternelle.

Cette négociation a été cruciale pour le Pape Etienne II devant les menaces d'Astaulf du roi des Lombards d'exiger un tribut à Rome. L'incapacité militaire de Constantinople de l'Empire d'Orient (l'Empire byzantin) d'assurer la sécurité de l'Eglise romaine a contraint la Papauté à rechercher un nouveau protecteur. Ainsi, la Francie est devenue "par la grâce de Dieu" le fils aîné de l'église de Rome. Il va repousser les Maures de la Septimanie et de la cité de Narbonne.

L'un des fils du Roi des Francs Pépin III a oeuvré à agrandir le royaume des Francs pour devenir un empire. Selon la tradition franque, à la mort du roi le royaume a été réparti entre ses fils Charles et Carloman. En l'an 771, à la mort de Carloman l'unité géographique de l'ancien royaume des Francs a été reconstitué. Le roi Charles I a entrepris une campagne militaire sur la Lombardie pour assurer le contrôle de l'Italie du Nord. Cette conquête territoriale permet à la Papauté de Rome d'exercer son pouvoir spitituel sans la pression du roi de Lombardie. Charlemagne va doter la Papauté de territoires autour de Rome.

En l'an 777, sur la demande du gouverneur musulman de Saragosse Ibn Arabi, une alliance de circonstance a permis au Roi franc Charles I de franchir les Pyrénées avec la bénédiction du Pape Adrien I La résistance de l'émir de Cordoue Abd al-Rahman va arrêter la progression de l'armée franque en terre ibérique. Les razzias des Saxons aux frontières du Nord du royaume des francs ont contribué au retrait de l'armée franque de l'Espagne. Lors de la retraite, l'arrière garde de l'armée de Charle I a été commandée par Roland, préfet de la Marche de Bretagne. Lors de la bataille, l'arrière garde a été entièrement décimée avant l'arrivée des renforts francs.

Le système social de la féodalité assigne aux seigneurs vassaux l'obligation d'apporter une assistance militaire pour défendre les biens du Suzerain mais aussi il doit participer à ses campagnes militaires en fonction de ses engagements politiques et religieux. Au cours de son règne, Charlemagne a mené environ 50 campagnes militaires pour conquérir son Empire franc de + 1 million km².

19 Carte Empire Charlemagne

A l'iniative du Pape Léon III, le roi Charles I a été couronné "Carolus Magnus Imperator" dit Empereur Charlemagne le 25 décembre de l'an 800 à la Basilique Saint Pierre à Rome. La curie romaine par ce geste "rétablit" un Empire romain d'Occident chrétien par rapport à l'Empire romain d'Orient appelé l'Empire Byzantin de religion orthodoxe.

L'Empereur Charlemagne s'est attaché à gérer le royaume puis l'Empire avec une division territoriale de plusieurs centaines de parcelles. Chaque territoire a été administré par un Compagnon (futur Comte) et un évèque selon les directives impériales (capilaires) de la Cour installée à Aix la Chapelle, la capitale de l'Empire carolingien. Les territoires où les conflits militaires avec les autres peuples étaient fréquents, l'Empereur établissait une zone géographique appelée "marche". Afin d'assurer le commandement militaire de cette zone, il était nommé un "Marquis". Les charges seigneuriales sont héréditaires, mais l'empereur pouvait la retirer si des charges remontées par les "missi dominici" étaient préjudiciable à l'intérêt de l'Empire. Le rôle du missi dominici était d'inspecter les territoires des Compagnons afin de contrôler l'applications des capitulaires éditées par Charlemagne. Cette mission "impériale" avait aussi le but d'évaluer si les compagnons exercaient leurs prégatives fiscales, juridique et de défense dans l'intérêt de l'Empire.

Le commerce des marchandises entre le monde arable vers l'Europe et la Russie soit par la voie terrestre par les fleuves comme la Volga, soit par l'Espagne a permis d'établir des liens entre les différentes civilisations occidentales. Par exemple, les arabes achetaient de l'ambre vendu par les slaves. L'ambre était préconisé dans la médecine médiévale. L'empereur Charlemagne a interdit le commerce des épées et les cuirasses franques à l'extérieur de l'empire. Il se développa un marché noir entre les pays slaves, la Rhénanie et le monde arabe.

A partir du IXe siècle, le commerce des esclaves se développe entre les pays slaves et Constantinople. Les rivalités entre les princes slaves conduisent à vendre les serfs des seigneuries vaincues sur les marchés d'Orient. LEspagne musulmane par l'intermédiaire des marchands juifs alimentait par l’Andalousie l'Afrique du Nord.

En l'an 814, Louis le Pieux, fils de Charlemagne, est devenu Empereur romain d'Occident chrétien. A sa mort, en l'an 843, l'Empire carolingien a été partagé à Verdun selon la coutume franque à ses 3 fils, la francie occidentale à Charles II Le Chauve (France), la francie orientale (Allemagne) à Louis Le Germanique et la francie médiane (pays du Bénelux) à Lothaire I avec le titre d'Empereur romain d'Occident chrétien. Au cours des décennies suivantes, une recomposition des royaumes a été réalisée pour aboutir au traité de Ribemont en l'an 880 où les royaumes de France et d'Allemagne se dessinent.

Le pouvoir royal des souverains de l'ancien Empire carolingien n'avait par réussi à restaurer l'ancienne admistration pour exercer l'autorité royale. En conséquence, les luttes armées des nobles pour affirmer leur autorité sur un territoire étaient fréquent. A cette époque, il règne une insécurité dans les différents territoires par le fait des actions de brigandage, de pillage orchestrées par des mercenaires, mais aussi par des seigneurs.

La curie romaine s'est inquiétée de l'usage de plus en plus fréquente de l'usage de la force au sein de l'ancien Empire romain. L'insécurité généralisée était préjudiciable au développement du commerce et de l'agriculture. Les guerres intestines des souverains épuisaient le monde chrétien d'Occident face aux menaces extérieures.

19 Carte Partage Empire Carolingien 843

Au moment où l'Empire carolingien a été désagrégé en 3 royaumes avec les luttes internes, il est apparu les raides Vikings sur l'Angleterre, puis des razzias à partir de l'an 820 sur la Francie occidentale et la Francie orientale. Les incursions sur les côtes puis vers l'intérieur des terres par les voies navigables dans le but de réaliser des pillages et obtenir des rançons ont rencontré peu de résistance de la part des seigneurs. Le système défensif des Francs n'est pas adapté à la mobilité de déplacement des Vikings sur leurs drakkars.

Le pillage des monastères, des abbayes et des cités comme Nantes, Noirmoutier, Toulouse, Bordeaux, Saintes, Rouen .... financent les expéditions des razzias. En l'an 845, une marine de guerre forte de + 100 drakkars et d'environ 5.000 soldats vikings a descendu la Seine jusqu'à l'Abbaye de Saint Denis et Paris. Le pillage a été systématique des abbayes et des cités comme Rouen. Après une faible résistance des soldats francs, le roi Charles II a réglé une rançon de 7.000 livres d'argent pour le départ de cette armée viking. En 885, une marine de guerre composée d'environ 700 drakkars avec 30.000 soldats vikings danois navigue vers Paris. Après un siège d'un an, la rive gauche de Paris est complètement détruite. Le versement d'un tribut 700 livres d'argent a été négocié pour la libération de Paris et l'autorisation de poursuivre les pillages en Bourgogne. Les vikings ont pillé les cités de Sens, d'Auxerre, de Troyes....

19 Carte Invasion Vikings

Au niveau du financement d'une expédition, le pillage et l'enlèvement de personnalité comme un seigneur, un Abbé, un évêque, étaient recherchés, mais aussi les habitants des villages. Les personnes enlevées devenaient soit des esclaves soit elles étaient libérées contre une rançon. Les vikings édifiaient des camps où les prisonniers étaient captifs. La négociation permettait de racheter les captifs avant le départ sur les drakkars vers les pays nordiques. Les marchands d'esclaves étaient des clients de ce type de commerce de l'être humain. Cette pratique contribuait à réduire les coûts de l'alimentation des prisonniers aux vikings. La pratique du pillage était nécessaire afin de nourrir un corps d'expédition viking.

Cette période de razzias au IXe siècle menée par les Vikings d'origines danoise, norvégienne et suédoise sur les terres de la Francie Occidentale arrive à son terme. La paupérisation des monastères suite aux pillages a conduit à l'organisation du Concile de Trosly en l'an 909. L'Archevêque de Reims, Monseigneur Hervé a présidé le Concile où était réuni les évêques du royaume. Il a été acté de proposer aux Vikings un territoire, la Normandie.

Au niveau de la sécurité, il est apparu la nécessité d'organiser l'accueil et la protection des pèlerins en Europe mais aussi en Terre Sainte. Il a été créé des Hospices où les moines ont assuré la mission de l'accueil avec le gite et le couvert. La mission de la sécurité a été assuré par l'Ordre du Temple, l'Ordre des Hospitaliers et l'Ordre Teutonique. Les nouveaux ordres religieux militaires ont dépendu du pouvoir spirituel de la Papauté.

La Confrontation de la civilisation chrétienne européenne & de la civilisation islamique arabique

La Curie romaine a été partagée sur l'attitude à observer avec la progression de la religion islamique dans la péninsule ibérique. Dans l'émirat de Cordoue entre la période de l'an 850 à 859, les autorités musulmanes ont fait décapiter 48 chrétiens mozarabes pour avoir pratiqué leur foi en contradiction avec la charia en vigueur. L'islam sunnite est la religion pratiquée dans la péninsule Ibérique sous le contrôle musulman. On a évalué à environ 80 % de la population la pratique de cette religion islamique au cours du Moyen Age. La tolérance religieuse de la pratique des autres religions a connu des périodes de répression. Les juifs et les chrétiens ont dû émigrer dans le Nord de l'Espagne lors des confrontations militaires pour reconquérir la péninsule ibérique par les seigneurs chrétiens. A cette époque islamique de l'émirat de Cordoue, la société andalouse utilise des esclaves qui proviennent de l'Afrique subsaharienne, d'Europe centrale et d'Europe orientale.

Vers l'an 977, Almanzor a conduit ses troupes musulmanes au combat pour imposer le Califat de Cordoue comme l'une des puissances de l'Europe Occidentale. La stratégie militaire était de réaliser des expéditions victorieuses sur les terres des rois chrétiens afin d'obtenir des rançons par le rachat des prisonniers et des butins lors des opérations de pillage. Ce mode de financement a permis de payer une armée constituée de milliers de mercenaires berbères et d'africains subsahariens, mais aussi de mercenaires chrétiens de la péninsule ibérique. Sa puissante armée sous son commandement a à son actif + 50 victoires militaires au cours des expéditions en terre chrétienne. Les querelles intestines des petits royaumes chrétiens du Nord de l'Espagne ont retardé la mobilisation militaire nécessaire pour combattre efficacement l'armée musulmane. Le système défensif n'était pas adapté pour résister à l'assaut d'une armée expérimentée.

Le raid sur le Comté de Barcelone situé sur la marche de la Francie occidentale avec la destruction de la cité de Barcelone en l'an 985, a interpellé la chrétienté romaine. En l'an 997, le raid sur Saint Jacques de Compostelle a mobilisé une imposante armée musulmane avec l'appui de plusieurs chevaliers chrétiens. L’appât du gain a convaincu une partie de la noblesse chrétienne espagnole de se joindre à cette expédition dans une cité de pèlerinage de la chrétienté. La cité est incendiée, pillée et sa basilique est rasée. On évalue à plusieurs milliers le nombre des prisonniers transportés à Cordoue.

En l'an 1063, le Pape Alexandre II dans sa bulle "Eos qui in Ispaniam" a lancé un appel à tous les chrétiens de venir combattre afin de chasser l'infidèle des terres chrétiennes d'Espagne. Cet appel a reçu un écho parmi la chevalerie occidentale. Les chevaliers ont afflué de toute la Francie pour accompagner le mouvement de la "Reconquista". Le pardon papal a été accordé par une "Indulgence" à tous les soldats chrétiens enrôlés dans ce combat.

En temps de guerre, le roi peut accorder à quelques compagnons d'armes de nouveaux fiefs sur les territoires conquis et il y a le partage du butin de la campagne militaire pour dédommager les seigneurs des frais engagés par leurs troupes. Les troupes étaient souvent constituées par des mercenaires qui sont des soldats professionnels qui se louaient aux rois et aux seigneurs.

Le système social de la féodalité assigne aux seigneurs vassaux l'obligation d'apporter une assistance militaire pour défendre les biens du Suzerain. La coutume féodale du "Ban" limite à 40 jours l'obligation d’assistance militaire, au-delà, le roi devait recruter des compagnies de mercenaires. A la fin du conflit armé, l'usage en vigueur après le paiement des mercenaires était le pillage des campagnes lors de leur cantonnement sur le chemin du retour. Les témoignages de l'époque mentionnent les "exploits des Grandes compagnies de mercenaires comme Les Ecorcheurs" qui ont pillé, tué et violé et brûlé les villages.

Lors de la reconquête du royaume de France impulsée par Jeanne d'Arc, le roi Charles VII a fait voter le 2 novembre de l'an 1439 par les Etats Généraux l'impôt annuel de la "Taille des lances" appelé "La Taille" pour financer une armée permanente au service du roi de France. Le 26 mai de l'an 1445, l'ordonnance royale crée les "Compagnies d'ordonnance".

Le recrutement des Compagnies d'ordonnance s'est réalisé dans la petite noblesse et chez les compagnies de mercenaires. Le commandement de chaque compagnie est confié à un capitaine sur une nomination royale. Une compagnie d'ordonnance comprend environ 100 lances garnies (fantassin, archer, ..) soit 600 hommes d'armes.

Au niveau de la sécurité intérieure, le système féodal en vigueur confie la justice et l'application des peines aux rois et aux seigneurs sur leurs terres, mais aussi au pouvoir ecclésiastique (évêques, abbés ..). Les méfaits des Grandes compagnies de mercenaires vont renforcer la mission de la "Maréchaussée" , l’ancêtre de la Gendarmerie nationale.

La Confrontation de la civilisation capitaliste européenne & de la civilisation communiste de l'URSS

Développement du mouvement du pacifisme

Le développement d'une capacité militaire de dissuasion

- Mise en place de l'OTAN

- L'arme atomique

 

 

, l'Empire

Les bases du futur Empire romain d'Oddident

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